Les mots sont comme les vitraux des cathédrales du moyen âge ; leurs fables de verres s’endurcissent quand la neige de l’hiver fond, restent solides quand les flaques du printemps sont tirées dans le ciel et sont formées dans les nuages, puis se condensent en pluie et deviennent flaques à nouveaux, comme les mots sont élevés par la lumière de la philosophie pour devenir pensées, les spéculations et les méditations translucides comme la brume, les paraboles et les anges lumineux avec la révélation, qui se condensent et deviennent des flaques des mots, ou les vitraux.
Des vitraux ont été faits avec de petits morceaux de verre disposés pour former des motifs. Les motifs racontaient des histoires prises de la bible. La Passion, la mort et la Résurrection du Christ. L’histoire du Christ depuis l’Annonce faite à Marie jusqu’à son entrée triomphale à Jérusalem. La vie de saint Jean L’évangéliste, qui sont inspirées de différentes légendes qui ont vu le jour dès le IIe siècle. La vie terrestre de la Vierge Marie et comment, après sa mort, elle fut élevée au ciel avant d’être couronnée par son Fils.
Les morceaux de verre ont été liés par des bandes de fil et soutenus par un cadre rigide. Les vitraux excluaient toutes les vues du monde externe de sorte que les idées et les événements d'un monde interne et visionnaire soient plus exaltants.
Les mots, qui sont les morceaux d'air, les morceaux de signification, les morceaux de son et d’image, liée par des bandes de grammaire et de syntaxe, font beaucoup de mêmes choses. Ils racontent des histoires, ils obscurcissent une feuille de livre blanc avec la couleur de nos sentiments, ou chargent l'air de la lumière qui brûle dans nos corps. Ils illuminent nos vies avec des provocations d'une existence plus élevée. Ils bloquent la lumière froide d'un soleil d'hiver rude. Ils remplissent nos vies intérieures de couleurs de ciel, de puissance d'espoir, et de richesse de la pauvreté.
Ils font n'importe quoi que nous voulons qu'ils fassent. Et ainsi l’analogie échoue. Les mots ne sont pas comme les vitraux. Pas comme le verre du tout. Particulièrement le verre imprégné avec la couleur. Les mots sont des mots. Glissant, passager, périlleux. Mais quelles hallucinations fantastiques. Quelles cathédrales de l'imagination. Quelles cascades de couleur. Quelles histoires étranges des voleurs et des anges, des vierges et des veuves, des fous et des poètes.
2 comments:
Une belle analogie. Avez-vous pensé à Shelley quand vous avez écrit "ils obscurcissent une feuille de livre blanc avec la couleur de nos sentiments"? Cette feuille de papier blanc est comme "the white radiance of eternity", n'est-ce pas?
No, je n'avait pas pensé à Shelley quand j'ai écrit cela, mais j'aimes beaucoup Shelley. Je suis très flatté. À dire vrai, j'ai été inspiré par un émission recente Des Racines et Des Ailes au sujet de la Sainte-Chapelle qui a diffusé le mercredi dernier sur TV5. Et, bien sûr, Francis Ponge.
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